Le 08 octobre 2015

Laudato Si’. Quand l’Eglise catholique invite à l’écologie intégrale

Sortie le 18 juin dernier, la lettre encyclique du pape François Laudato Si’ fera date, c’est certain. Adressée à « chaque personne qui habite cette planète », ce document au langage vivant et dans lequel le pape François n’hésite pas à être très concret, est un appel à la conversion et une large invitation au dialogue. S’ajoutant au corpus de l’enseignement social de l’Eglise catholique, Laudato Si’ introduit et développe le concept d’écologie intégrale, lui donne autorité et en fait une valeur à promouvoir et à mettre en pratique en vue de la « sauvegarde de notre maison commune ».

Pour donner envie aux lecteurs de s’y plonger et de méditer cette belle encyclique[1], la présente analyse en explorera les grands axes et mettra en relief quelques-unes des questions fondamentales qu’elle soulève. Pour terminer, je reprendrai l’appel du pape à la conversion et les pistes qu’il ouvre pour incarner une écologie intégrale.

Cependant, je commencerai par essayer de bien situer le propos, en répondant à quelques questions préalables :

Qu’est-ce qu’une lettre encyclique ?

Comment comprendre un appel à la conversion de la part du chef de l’Eglise catholique ?

En quoi ce texte peut-il également intéresser des personnes qui ne sont pas de tradition catholique, croyants ou non-croyants ?

Avant-propos
 

Une « lettre encyclique » : qu’est-ce à dire ? Une encyclique est une lettre circulaire écrite par le pape, écrite à l’attention de l’ensemble des évêques et des fidèles de l’Eglise catholique ; c’est un document destiné à exposer la position officielle de l’Eglise catholique sur un sujet précis.

On peut déjà noter deux nouveautés dans la démarche du pape François. Premièrement, Laudato Si’ est une encyclique entièrement consacrée à la question de l’écologie. D’autres papes (spécialement Jean-Paul II et Benoît XVI, voir LS 5-6) avaient déjà évoqué le sujet, sans l’approfondir. Longtemps attendue, LS répond à une attente de nombreux catholiques qui s’impatientaient de voir leur Eglise prendre clairement position par rapport à cet enjeu de taille qu’est l’écologie. Deuxièmement, LS est adressée à « chaque personne qui habite cette planète » (3) : les destinataires dépassent donc largement le cercle de l’Eglise catholique. Le pape Jean XXIII avait déjà élargi la démarche habituelle d’une encyclique en s’adressant non seulement aux catholiques, mais également « aux hommes de bonne volonté » (voir l’encyclique Pacem in Terris, consacrée au thème de la paix entre les nations). En s’adressant à « chaque personne qui habite cette planète », François va nettement plus loin ! C’est à la mesure de l’enjeu écologique, qui concerne chaque être humain.

Au cœur de l’encyclique se trouve un appel à la conversion. Il faut bien comprendre cet appel. Dès le début de l’encyclique, le pape François situe ce qu’il entend par le mot conversion. Ne nous méprenons pas… loin de s’agir de prosélytisme ou de visée évangélisatrice, il en va d’un changement de nos attitudes intérieures et d’un appel à une nouvelle solidarité universelle : « Nous avons besoin d’une conversion qui nous unisse tous, parce que le défi environnemental que nous vivons, et ses racines humaines, nous concernent et nous touchent tous. […] Malheureusement, beaucoup d’efforts pour chercher des solutions concrètes à la crise environnementale échouent souvent, non seulement à cause de l’opposition des puissants, mais aussi par manque d’intérêt de la part des autres. Les attitudes qui obstruent les chemins de solutions, même parmi les croyants, vont de la négation du problème jusqu’à l’indifférence, la résignation facile, ou la confiance aveugle dans les solutions techniques. Il nous faut une nouvelle solidarité universelle » (14). Il s’agit donc d’un changement intérieur, d’un « changement du cœur » (218) et non d’un appel à rejoindre le rang des catholiques

C’est dans cette perspective que LS peut également intéresser des non-catholiques : des chrétiens d’autres confessions (orthodoxes, protestants,…) mais aussi d’autres croyants et même des non-croyants. Car les questions au cœur de LS sont des questions de sens qui peuvent rejoindre chaque être humain : sens de la vie, sens du monde dans lequel on vit, etc. J’y reviendrai plus loin.

D’ailleurs, dès sa sortie, l’encyclique a reçu un accueil chaleureux en dehors de l’Eglise catholique : pensons au Président des Etats-Unis Barack Obama qui a salué un « message clair et fort » et qui, dans le cadre de la préparation du sommet climatique qui aura lieu en décembre 2015 à Paris (la COP21), a invité tous les dirigeants politiques et tous les enfants de Dieu à réfléchir à l’appel du pape François à sauvegarder notre maison commune. Ban Ki-moon, secrétaire général des Nations Unies, a lui aussi salué l’encyclique sur l’écologie et il a exhorté les gouvernements « à placer l’intérêt général au-dessus des intérêts nationaux ».

D’autres personnalités, comme Pierre Rabhi, Nicolas Hulot, Edgar Morin, Naomi Klein,… ont également partagé leur contentement. Evidemment, ce n’est pas le cas de tout le monde : un tel document remet le fonctionnement actuel du monde en question ; il n’est donc pas étonnant qu’il suscite aussi de vives réactions négatives, et ce même au sein de l’Eglise catholique. C’est le cas notamment dans des milieux catholiques conservateurs, comme dans le camp des républicains aux Etats-Unis, où l’encyclique agace les climatosceptiques.

Du côté des autres religions, signalons notamment la recommandation qu’en fait un chroniqueur musulman[2], ou encore le commentaire élogieux signé par des représentants des trois grandes religions que sont le christianisme, le judaïsme et l’islam[3].

Qu’ont-ils donc tous trouvé dans Laudato Si’ ? Pour familiariser le lecteur avec le contenu de l’encyclique, je continuerai cette analyse en en relevant les grands axes.

Les grands axes de la lettre encyclique Laudato Si’
 

Repris comme un refrain tout au long de LS, le lien entre les problèmes environnementaux et la justice sociale est amplement mis en évidence : « la détérioration de l’environnement […] affecte d’une manière spéciale les plus faibles de la planète » (48). De plus, la part des pays riches dans la responsabilité de la dette écologique est bien plus grande que celle des pays en développement. A cela s’ajoute le fait que les pays et les régions les plus pauvres ont moins de possibilités pour s’adapter, au changement climatique notamment (51-52). Ainsi donc, « il n’y a pas deux crises séparées, l’une environnementale et l’autre sociale, mais une seule et complexe crise socio-environnementale. Les possibilités de solutions requièrent une approche intégrale pour combattre la pauvreté, pour rendre la dignité aux exclus et simultanément pour préserver la nature » (139). En d’autres termes, « une vraie approche écologique se transforme toujours en une approche sociale, qui doit intégrer la justice dans les discussions sur l’environnement, pour écouter tant la clameur de la terre que la clameur des pauvres » (49).

Plus largement, le pape insiste : « tout est lié ». D’une part, nous sommes dans la création, en constante interaction avec elle et nos décisions ont un impact sur elle, et d’autre part, la crise écologique est complexe et ses causes sont multiples. Dès lors, « les solutions ne peuvent pas venir d’une manière unique d’interpréter et de transformer la réalité » (63).

Suivant cette logique, François dénonce le paradigme technocratique, vision du monde devenue aujourd’hui dominante (108), homogène et unidimensionnelle (106), dans laquelle la technologie est vue comme la clé de compréhension de la vie humaine et du fonctionnement de la société (107). Si le pape loue à plusieurs reprises les avancées de la technologie en raison des améliorations apportées à la vie humaine qu’elle a permises, il met en garde contre le mythe du progrès scientifique qui permettrait de résoudre « facilement » les maux écologiques sans remettre en cause notre modèle de développement, nos styles de vie, nos modes de production et de consommation (5). En effet, le paradigme technocratique est « incapable de voir le mystère des multiples relations qui existent entre les choses, et par conséquent, résout parfois un problème en en créant un autre » (20) et « chercher seulement un remède technique à chaque problème environnemental qui surgit, c’est isoler des choses qui sont entrelacées dans la réalité, et c’est se cacher les vraies et plus profondes questions du système mondial » (111).

Par ailleurs, « le paradigme technocratique tend aussi à exercer son emprise sur l’économie et la politique. L’économie assume tout le développement technologique en fonction du profit, sans prêter attention à d’éventuelles conséquences négatives pour l’être humain. Les finances étouffent l’économie réelle » (109). La recherche de la maximalisation des profits est dénoncée aussi (195), de même que « l’alliance entre l’économie et la technologie [qui] finit par laisser de côté ce qui ne fait pas partie de leurs intérêts immédiats » (54). Dans cette perspective, il est nécessaire de renouveler ce que l’on entend par « progrès » (194).

En lien avec tout cela, il y a évidemment la culture du déchet, déjà maintes fois dénoncée par le pape. Cette culture s’inscrit dans le paradigme consumériste, où « les personnes finissent par être submergées, dans une spirale d’achats et de dépenses inutiles » (203) et qui « fait croire à tous qu’ils sont libres, tant qu’ils ont une soi-disant liberté pour consommer, alors que ceux qui ont en réalité la liberté, ce sont ceux qui constituent la minorité en possession du pouvoir économique et financier » (203). Pour François, le lien est vite fait avec la spiritualité : « plus le cœur de la personne est vide, plus elle a besoin d’objets à acheter, à posséder et à consommer » (204). Il nous met en garde : « Dans ce contexte, il ne semble pas possible qu’une personne accepte que la réalité lui fixe des limites » (204). Or, les limites écologiques de la planète existent bel et bien. Et de conclure : « A cet horizon, un vrai bien commun n’existe pas non plus » (204).

Tous ces constats conduisent le pape François à proposer le paradigme de l’écologie intégrale. L’écologie intégrale ne se limite pas à « des considérations écologiques superficielles » (197), mais relie à l’environnement (pris au sens strict du terme) des éléments qui d’ordinaire n’y sont pas directement associés. Ainsi, entrent par exemple dans le cadre d’une écologie intégrale des éléments comme l’état des institutions d’une société (142), les richesses culturelles de l’humanité et les cultures locales (143), le cadre visuel des lieux de vie, la signalisation urbaine et les lieux publics (151), la relation avec son propre corps (155), etc. C’est donc toute « la logique sous-jacente à la culture actuelle » qu’il faut remettre en cause (197). Dès lors, les réponses apportées aux problèmes doivent tenir tout cela ensemble. Et « la culture écologique ne peut pas se réduire à une série de réponses urgentes et partielles aux problèmes qui sont en train d’apparaitre par rapport à la dégradation de l’environnement, à l’épuisement des réserves naturelles et à la pollution. Elle devrait être un regard différent, une pensée, une politique, un programme éducatif, un style de vie et une spiritualité qui constitueraient une résistance face à l’avancée du paradigme technocratique » (111).

Pour donner chair à une écologie intégrale, la contribution de tous est requise. Logiquement donc, le pape François nous invite au dialogue. Lui-même, par cette encyclique, veut « entrer en dialogue avec tous au sujet de notre maison commune » (3). Il cite d’ailleurs de nombreuses conférences épiscopales de par le monde, le Patriarche Bartholomée de confession orthodoxe (8-9), ainsi qu’un musulman soufi (note 159). Il appelle à un dialogue large et ouvert : les religions entre elles et les sciences entre elles (201), entre religions et sciences (199-201), entre économie et politique (189 et ss.), entre langage scientifique et technique et langage populaire (143). Ce dialogue doit avoir lieu à différents niveaux : entre personnes aux opinions divergentes (60) certes, mais aussi au niveau de la politique internationale, nationale et locale (chapitre 5). LS insiste sur l’importance d’un dialogue transparent, où chacun dispose de l’information nécessaire pour faire des choix éclairés en vue de contribuer au bien commun présent et futur (135). Par LS, l’Eglise prend sa place dans ce dialogue, sans volonté de « juger des questions scientifiques ni de se substituer à la politique » (188), mais dans une logique qui considère que les discussions à propos de l’écologie peuvent être enrichies par la tradition de l’Eglise catholique et par une perspective de foi enracinée dans la Bible (voir le chapitre 2, « L’Evangile de la Création »).

Un dernier axe important mis en évidence dans LS, c’est « la grande démesure anthropocentrique » de la modernité, « qui […] continue aujourd’hui à nuire à toute référence commune et à toute tentative pour renforcer les liens sociaux » (116). Il nous faut donc revisiter la vision que nous avons du rapport de l’être humain au monde : « Il n’y a pas d’écologie sans anthropologie adéquate » (118). Aujourd’hui, nous sommes dans une situation qui « nous conduit à une schizophrénie permanente, qui va de l’exaltation technocratique qui ne reconnait pas aux autres êtres une valeur propre, à la réaction qui nie toute valeur particulière à l’être humain » (118). Pour que l’écologie soit intégrale, il faut une anthropologie adéquate. LS reconnait qu’« une présentation inadéquate de l’anthropologie chrétienne a pu conduire à soutenir une conception erronée de la relation entre l’être humain et le monde » (116). Une anthropologie adéquate, selon le pape, devrait partir de « la conviction que, créés par le même Père, nous et tous les êtres de l’univers, sommes unis par des liens invisibles, et formons une sorte de famille universelle, une communion sublime qui nous pousse à un respect sacré, tendre et humble » (89). Pour autant, poursuit-il, « cela ne signifie pas que tous les êtres vivants sont égaux ni ne retire à l’être humain sa valeur particulière, qui entraîne en même temps une terrible responsabilité » (90). Ainsi, « le sentiment d’union intime avec les autres êtres de la nature ne peut pas être réel si en même temps il n’y a pas dans le cœur de la tendresse, de la compassion et de la préoccupation pour les autres êtres humains » (91).

Au cœur de Laudato Si’ : des questions fondamentales
 

Finalement, ce sont des questions fondamentales, relatives au sens de la vie, qui nous sont posées au cœur de LS :

« Quel genre de monde voulons-nous laisser à ceux qui nous succèdent, aux enfants qui grandissent ? Cette question ne concerne pas seulement l’environnement de manière isolée, parce qu’on ne peut pas poser la question de manière fragmentaire. Quand nous nous interrogeons sur le monde que nous voulons laisser, nous parlons surtout de son orientation générale, de son sens, de ses valeurs. Si cette question de fond n’est pas prise en compte, je ne crois pas que nos préoccupations écologiques puissent obtenir des effets significatifs. Mais si cette question est posée avec courage, elle nous conduit inexorablement à d’autres interrogations très directes : pour quoi passons-nous en ce monde, pour quoi venons-nous à cette vie, pour quoi travaillons-nous et luttons-nous, pour quoi cette terre a-t-elle besoin de nous ? C’est pourquoi, il ne suffit plus de dire que nous devons nous préoccuper des générations futures. Il est nécessaire de réaliser que ce qui est en jeu, c’est notre propre dignité. Nous sommes, nous-mêmes, les premiers à avoir intérêt à laisser une planète habitable à l’humanité qui nous succédera. C’est un drame pour nous-mêmes, parce que cela met en crise le sens de notre propre passage sur cette terre » (160).

Dans les questionnements, tout un chacun peut se retrouver : chercheurs de Dieu ou chercheurs de sens ; croyants ou non croyants ; chrétiens ou non chrétiens. Ces questions sont adressées à chacun personnellement, mais également aux sociétés et à l’humanité dans son ensemble. Ainsi, les points de vue différents doivent pouvoir se rencontrer et dialoguer, pour construire du collectif en vue de la sauvegarde de notre maison commune.

Pour soutenir ce questionnement existentiel, la spiritualité chrétienne a beaucoup à offrir. Ainsi, LS propose « aux chrétiens quelques lignes d’une spiritualité écologique qui trouvent leur origine dans des convictions de notre foi, car ce que nous enseigne l’Evangile a des conséquences sur notre façon de penser, de sentir et de vivre » (216). Il s’agit bien plus que d’idées ou de doctrines : il s’agit surtout « de motivations qui naissent de la spiritualité pour alimenter la passion de la préservation du monde » (216), de « mobiles intérieurs qui poussent, motivent, encouragent et donnent sens à l’action personnelle et communautaire » (216).

Le point d’orgue de Laudato Si’ : un appel à la conversion
 

La réflexion déployée dans LS est « joyeuse et dramatique » (246), selon les mots du pape. Dramatique car les constats qui y sont dressés – pour lesquels le pape se base sur « les meilleurs résultats de la recherche scientifique disponible aujourd’hui » (15) – sont d’une gravité qu’il faut reconnaitre (le changement climatique, la pollution, la question de l’eau, l’épuisement des ressources, la déforestation, la perte de biodiversité, la détérioration de la qualité de la vie humaine et la dégradation sociale, etc. – voir le chapitre I). François y va sans détour quand il dénonce le paradigme technocratique, le pouvoir de la finance, la logique du profit, etc. : il est radical, dans le sens où il va à la racine des maux. Mais le texte est en même temps joyeux car il est jalonné d’invitations à l’espérance. De la sorte, l’encyclique mobilise pour l’action, plutôt que de paralyser le lecteur qui se sentirait impuissant devant l’urgence de la situation – c’était un risque.

En définitive, le pape François lance son appel : « la crise écologique est un appel à une profonde conversion intérieure » (217), et les chrétiens « ont besoin d’une conversion écologique, qui implique de laisser jaillir toutes les conséquences de leur rencontre avec Jésus-Christ sur les relations avec le monde qui les entoure » (217). Il en va de notre cohérence : « vivre la vocation de protecteurs de l’œuvre de Dieu est une part essentielle d’une existence vertueuse ; cela n’est pas quelque chose d’optionnel ni un aspect secondaire dans l’expérience chrétienne » (217).

Les pistes d’action pour « incarner » cette conversion écologique ne manquent pas dans l’encyclique. Dès le début (et même par le choix du titre), le pape nous propose le modèle de Saint François d’Assise pour nous guider et nous inspirer sur ce chemin de conversion : « en lui, on voit jusqu’à quel point sont inséparables la préoccupation pour la nature, la justice envers les pauvres, l’engagement pour la société et la paix intérieure » (10).

La paix intérieure est sans doute le premier niveau d’action à investir, car il sous-tend toutes les autres actions à engager. C’est le niveau spirituel : la capacité d’admiration qui mène à la profondeur de la vie (225), l’ouverture au bien, à la vérité et à la beauté (205), la gratitude et la gratuité (220), la conscience amoureuse de ne pas être déconnecté des autres créatures (220), etc.

Il y a ensuite le niveau des ménages et du changement de style de vie : le pape nous propose la sobriété heureuse (224-225) et met en lumière la valeur des petits gestes et habitudes du quotidien : réduction de la consommation d’eau, de papier et d’électricité, tri des déchets, gaspillage alimentaire, etc. (211).

Pour le pape, la conversion écologique ne pourra réussir que si on prend appui sur des réseaux communautaires (219) : la transformation culturelle requise ne saurait effectivement pas reposer sur une logique individualiste. C’est le niveau communautaire et associatif que LS nous invite à investir ici[4].

Enfin, un dernier niveau d’action est celui de « l’amour civil et politique, [qui] se manifeste dans toutes les actions qui essaient de construire un monde meilleur. […] Joint à l’importance des petits gestes quotidiens, l’amour social nous pousse à penser aux grandes stratégies à même d’arrêter efficacement la dégradation de l’environnement et d’encourager une culture de protection qui imprègne toute la société » (231).

La mise en œuvre d’une écologie intégrale est un énorme défi éducatif (209). Et le pape de nous solliciter : « Un effort de sensibilisation de la population incombe à la politique et aux diverses associations. A l’Eglise également. Toutes les communautés chrétiennes ont un rôle important à jouer dans cette éducation » (214). Espérons que son appel sera entendu et qu’on y répondra avec enthousiasme dans nos associations, nos diocèses et autres lieux de vie et d’engagement !

Notes :