En Question est la revue du Centre Avec. Tous les trois mois, elle vous propose ses analyses, reportages, interviews et prises de position. Notre objectif ? Vous aider à comprendre le monde et vous donner le désir de vous engager.
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Début 2023, à peine passée la parenthèse des « fêtes de fin d’année », alors que nous exprimions encore nos meilleurs vœux mutuels, nous autorisant un brin de rêverie, les résultats d’une nouvelle enquête Noir Jaune Blues (« 5 ans après ») nous ramenaient brusquement les deux pieds sur terre. Selon celle-ci, un belge sur deux serait favorable à la retribalisation de la société : appel à l’autorité d’un chef, valorisation de la tradition, homogénéité ethnique, culturelle, linguistique ou religieuse, méfiance vis-à-vis de l’extérieur perçu comme menaçant et de l’étranger « envahisseur », etc.
Début 2023, à peine passée la parenthèse des « fêtes de fin d’année », alors que nous exprimions encore nos meilleurs vœux mutuels, nous autorisant un brin de rêverie, les résultats d’une nouvelle enquête Noir Jaune Blues (« 5 ans après ») nous ramenaient brusquement les deux pieds sur terre. Selon celle-ci, un belge sur deux serait favorable à la retribalisation de la société : appel à l’autorité d’un chef, valorisation de la tradition, homogénéité ethnique, culturelle, linguistique ou religieuse, méfiance vis-à-vis de l’extérieur perçu comme menaçant et de l’étranger « envahisseur », etc.
Devant ces résultats, une première réaction – sans doute légitime – serait de s’insurger contre ces populistes qui sèment le doute, la démagogie et la violence dans la société. Une seconde – légitime également –, serait de critiquer ces politiques à l’éthique plus que douteuse, qui se servent au lieu de servir. Encore plus simple serait de tous les considérer comme des incompétents. Autant de manières de réduire la complexité, délégitimer les autres, nous dédouaner et, ainsi, nous rassurer. Autant de manières d’éviter de traiter la question plus en profondeur. Car, subrepticement, n’entretenons-nous pas, collectivement et culturellement, des logiques autoritaires et tribales dans nos communautés et sociétés ?
Tout au long de notre vie, nous cultivons bien souvent l’image du chef, du maître, du premier, du gagnant : le parent (encore trop souvent le père) « chef » de famille, l’enseignant « maître » d’école, le directeur « patron » de la boîte, le sportif « champion » du monde, le ministre « premier » du pays… Dans ce contexte, est-ce si étonnant que nous ayons – au moins inconsciemment – une image du gouvernant absolu ?
Au fond, le principal remède à la crise de la démocratie n’est pas d’espérer le dirigeant parfait, ni de se passer de représentants… mais de la cultiver. Pour vivre, la démocratie ne peut être réduite, elle doit être approfondie.
Contre l’alliance de l’idéologie néolibérale et du paradigme technique, qui, toujours plus, privatisent, marchandisent, financiarisent, numérisent, isolent…, contre leur conséquence funeste, le repli identitaire… démocratisons, partout, tout le temps ! Avec tout ce que cela implique : (re)tisser des liens, (re)créer des espaces communs, inclure les personnes en situation de précarité et assurer une mixité sociale et culturelle, se poser des questions de sens, se mobiliser collectivement, et… y consacrer du temps.
Selon la récente enquête Noir Jaune Blues (5 ans après), un Belge sur deux serait favorable à la « retribalisation » de la société : appel à l’autorité d’un chef, valorisation de la tradition, homogénéité ethnique, culturelle, linguistique ou religieuse, méfiance vis-à-vis de l’extérieur perçu comme menaçant et de l’étranger « envahisseur », etc. Comment en est-on arrivé là ? Décryptage en profondeur avec le philosophe Luc Carton.
Nos voisins sont nos premiers vis-à-vis, que nous rencontrons quand nous sortons de chez nous, que nous voyons à travers la fenêtre ou que nous entendons au-dessus de notre tête. Le voisinage est un lieu de rencontre, d’échange et de conflictualité. Le premier lieu de l’exercice démocratique.
Près de 20% des Belges seraient menacés de pauvreté ou d’exclusion sociale. Depuis 2008, la succession de bouleversements que nous connaissons pèse toujours plus sur les conditions sociales d’une partie croissante de la population. Comment prendre en compte la situation des personnes précarisées au cœur de la démocratie ? On en discute avec Céline Nieuwenhuys, secrétaire générale de la Fédération des Services Sociaux (FdSS).
On les dit parfois affaiblis, à bout de souffle. D’aucuns sèment le doute sur leur légitimité. Quel est encore le rôle démocratique des organisations sociales et syndicales, du secteur associatif, de l’éducation permanente et de la militance pour répondre aux grands enjeux de notre temps ? On en parle avec Ariane Estenne, présidente du MOC.
La démocratie est un idéal qui ne se pratique certainement pas de la même manière à l’école ou au parlement. N’empêche, là où nous exerçons une forme de pouvoir, d’autorité, de responsabilité, il nous incombe de veiller à inclure du mieux possible toutes les personnes concernées, en particulier les plus vulnérables, dans l’expression, l’analyse et la délibération. Cela passe notamment par la considération de toutes et tous, une juste répartition de la parole, une écoute attentive, le respect de la parole donnée, le contrôle et la transparence des décisions…
S’il nous est permis d’avoir une option préférentielle dans ce conflit, que ce soit celle des populations civiles. Notre devoir est de regarder ce conflit pour ce qu’il est, une folie meurtrière née d’une volonté de domination, et, à défaut de pouvoir œuvrer directement pour la paix, de favoriser les cultures de paix.
Jacques Ellul (1912-1994), juriste, théologien et théoricien de la culture, s’est très tôt inquiété de la multiplication des machines dans notre quotidien. À l’heure où les smartphones sont devenus notre troisième main, peut-être relire cet auteur s’avèrera-t-il salvateur.
Christine Van Acker
Esperluète, 2022, 197 p.
Dominique Lambert, Marie Bayon de La Tour, Paul Malphettes,
Éd. jésuites, 2022, 350 p.
Aurélien Barrau | Vinciane Despret | Michel Maxime Egger | Bruno Latour et Nikolaj Schultz | Marielle Macé
Zulma, « Les Apuléennes », 2022 | Actes Sud, « Mondes sauvages », 2019 | Actes Sud, « Mondes sauvages », 2021 | Jouvence, 2022 | Les empêcheurs de tourner en rond, 2022 | José Corti, « Biophilia », 2022
Il s’appelle Ibrahim (nom d’emprunt). Il a 26 ans et vit dans l’un de ces pays d’Afrique de l’Ouest en butte à d’incessantes luttes intestines et soumis à des incursions de motocyclistes qui sèment la terreur. Son père a été assassiné et l’un de ses frères a disparu.
En Question est la revue trimestrielle du Centre Avec. Elle éclaire les questions de société et nourrit la quête de sens de ses lecteurs. Traitant d’écologie, de démocratie et d’interculturalité, elle donne des clés pour comprendre et nourrit le désir de s’engager. À travers ses analyses, reportages, interviews, elle entend combattre les injustices, mais toujours en choisissant l’optimisme. En Question défend les valeurs de solidarité, d’égalité, de tolérance, de soin pour l’environnement et la recherche du bien commun.
Rédacteur en chef : Simon-Pierre de Montpellier.
Comité de rédaction : Claire Brandeleer, Guy Cossée de Maulde, Jean-Baptiste Ghins, Manon Houtart, Frédéric Rottier et Vincent Vancoppenolle.
Assises d’En Question : Une fois par an, nous réunissons des personnes engagées sur le terrain social, associatif et académique pour croiser leurs savoirs et nourrir la construction de nos dossiers pour l’année à venir.