En Question est la revue du Centre Avec. Tous les trois mois, elle vous propose ses analyses, reportages, interviews et prises de position. Notre objectif ? Vous aider à comprendre le monde et vous donner le désir de vous engager.
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À tous les niveaux, l’extrême droite se montre de plus en plus menaçante. Dans plusieurs pays d’Europe, elle n’a jamais été aussi présente depuis la Seconde Guerre mondiale. En Flandre, le Vlaams Belang occupe la tête des sondages. […]
En Belgique francophone, on entretient souvent l’illusion de vivre dans des villages d’irréductibles démocrates, imperméables à l’extrême droite. De la faiblesse des partis d’extrême droite en Wallonie et à Bruxelles depuis 2012 (il n’y a donc pas si longtemps), nous déduisons que cette idéologie est aujourd’hui absente chez nous. Nous ne nous sentons pas directement menacés, donc pas concernés. Ce raccourci relève, à mon avis, d’une dangereuse forme de déni, voire de complaisance, alors même que l’extrême droite n’a jamais été aussi présente en Europe depuis la Seconde Guerre mondiale.
Tout d’abord, nous ne vivons pas sur une île déserte : ce qui se passe en Flandre (donc en Belgique), en France, aux Pays-Bas, en Allemagne, aux États-Unis… a des influences concrètes sur des millions de vies, y compris les nôtres. Par exemple, il est indéniable que le succès du Front National de Jean-Marie Le Pen en France à partir des années 1980 a stimulé les mouvements d’extrême droite en Europe, et en particulier en Belgique. Ensuite, même si l’extrême droite politique n’accède pas au pouvoir, ses idées se diffusent et se normalisent pernicieusement au sein de la société, y compris dans les hautes sphères de l’État. En témoigne par exemple le développement de centres de détention de personnes migrantes par les gouvernements belges successifs (une des priorités du plan de 1992 du Vlaams Blok) ou la récente « loi immigration » en France (qualifiée de « victoire idéologique » par Marine Le Pen). En témoignent également de récentes enquêtes qui révèlent que plus d’un Belge sur deux (y compris wallon) serait favorable à la « retribalisation » de la société (voir p. 36) ou que près de 36 % des francophones (davantage que les 30 % de Flamands) seraient « tout à fait ou plutôt d’accord » avec l’arrivée d’un « pouvoir exercé par un leader fort sans l’influence du Parlement ».
Plus profondément encore, l’extrême droite est présente en nous. Les stéréotypes et les préjugés, l’égoïsme et le sentiment de supériorité, la jalousie et la haine, les tentations de repli « entre soi », l’indifférence aux injustices… peuvent aussi noircir notre cœur. Si nous voulons éviter de nouveaux « dimanches noirs », nous avons, chacune et chacun, à affronter nos zones d’ombre. Reconnaitre notre part d’autoritarisme, de racisme, de sexisme, d’homophobie, d’âgisme ou de validisme… C’est une étape essentielle afin de nous engager collectivement pour une société plus juste, écologique, démocratique et solidaire. Cela nous concerne toutes et tous.
Qu’est-ce que l’extrême droite ? Quelle différence avec le populisme ? Extrême droite et extrême gauche sont-elles comparables ? Comment l’extrême droite se manifeste-t-elle en Belgique ? Pour quelles conséquences ? Le politologue Benjamin Biard, spécialiste de l’extrême droite, pose quelques balises pour cerner cette idéologie, ses manifestations principales et la pénétration de ses idées, afin d’en contrer le développement.
Historiquement, l’extrême droite est définie comme une famille politique véhiculant une idéologie antidémocratique. Toutefois, les partis logés à cette enseigne se présentent aujourd’hui, dans leurs discours, comme les défenseurs et les promoteurs de la démocratie. Comment et pourquoi ? Le politologue François Debras, spécialiste des discours, extrémistes et complotistes, analyse l’appropriation du terme « démocratie » par les principaux partis d’extrême droite européens dans une logique nationaliste et identitaire.
Nous avons coutume de penser que la politique est une affaire d’idées, un affrontement de programmes. Sans nier cet aspect des choses, qui est en quelque sorte la face visible d’un iceberg, je tenterai dans ces quelques lignes d’attirer l’attention sur la face cachée des dynamiques politiques : le rôle des émotions et des affects. Cette dimension semble particulièrement décisive dans la progression de l’extrême droite.
Depuis le début de l’invasion à grande échelle de l’Ukraine, plusieurs observateurs ont passé au crible la stratégie informationnelle de Moscou. Ils ont ainsi détricoté les mensonges relayés par les « trolls » du régime et dévoilé certains de ses relais médiatiques et politiques au sein de nos démocraties[…]
Quelques sources inspirantes autour du dossier Qu’espère-t-on encore de la culture ?
Le conflit israélo-palestinien continue, depuis plus de 75 ans, d’accumuler morts, blessures, maladies, souffrance, misère, crimes de guerre et contre l’humanité. Ces mots devenant souvent des concepts abstraits qui masquent la réalité des personnes atteintes dans leur chair comme dans leur esprit et leur cœur. Interminablement. Les multiples résolutions de l’ONU sans le moindre effet. Le jeu souvent indigne des grandes puissances mondiales…
Comment le christianisme se positionne-t-il en Afrique ? Est-il possible que les pays africains se réapproprient cette religion, alors qu’elle fut d’abord imposée par les colons européens ? Quelques réflexions sur les enjeux de la théologie africaine, en écho à une soirée organisée sur ce thème en novembre 2023 par le collectif Bâtir le Bien Commun .
Cécile Renouard et Xavier de Bénazé (préface de Michel-Maxime Egger),
Éditions de l’Emmanuel, 2023, 213 p.
Pape François
Exhortation apostolique, 2023
Michel-Maxime Egger, Tylie Grosjean et Elie Wattelet
Actes Sud, 2023, 474 p.
Depuis plusieurs années, nos valeurs humanistes se noient au fond de la mer Méditerranée, aux côtés d’hommes, de femmes et d’enfants qui ont commis le « crime » de se déplacer. Il nous restait le droit comme rempart… Mais depuis quelques mois, l’État belge a décidé qu’il ne respecterait plus la loi.
En Question est la revue trimestrielle du Centre Avec. Elle éclaire les questions de société et nourrit la quête de sens de ses lecteurs. Traitant d’écologie, de démocratie et d’interculturalité, elle donne des clés pour comprendre et nourrit le désir de s’engager. À travers ses analyses, reportages, interviews, elle entend combattre les injustices, mais toujours en choisissant l’optimisme. En Question défend les valeurs de solidarité, d’égalité, de tolérance, de soin pour l’environnement et la recherche du bien commun.
Rédacteur en chef : Simon-Pierre de Montpellier.
Comité de rédaction : Claire Brandeleer, Guy Cossée de Maulde, Jean-Baptiste Ghins, Manon Houtart, Frédéric Rottier et Vincent Vancoppenolle.
Assises d’En Question : Une fois par an, nous réunissons des personnes engagées sur le terrain social, associatif et académique pour croiser leurs savoirs et nourrir la construction de nos dossiers pour l’année à venir.