Toujours plus, toujours plus vite… mais pour quoi ?

Trois jours après la marche du climat du 5 octobre 2025, j’apprends avec stupéfaction qu’Amazon va investir plus d’un milliard d’euros en Belgique avec, en ligne de mire, des livraisons dans les 24 heures voire le jour même. Cette annonce, faite dans le cadre de la mission économique belge en Californie présidée par la princesse Astrid, a été applaudie des deux mains par les ministres belges présents.
Comment se réjouir d’une telle perspective économique quand on sait que vendre toujours plus conduit nécessairement à l’épuisement irréversible des ressources de notre planète ? Que livrer toujours plus vite fait massivement appel à du travail de nuit dans le cadre d’emplois précaires ? Que le modèle de livraison rapide recourt à un système de mobilité hyper-carboné ? Tout cela repose sur une illusion de progrès, entretenue par la publicité pour des produits trop souvent inutiles, qui nous endort et inhibe notre nécessaire quête de sens.
Comment faire face à ces rouleaux compresseurs de la consommation ? Et quelle société, quelle terre préparons-nous pour nos petits-enfants ?
Depuis longtemps, j’ai choisi de résister en préférant le vélo à l’avion, le commerce local au commerce en ligne, le cinéma en salle aux séries en streaming, les groupes de parole aux réseaux sociaux, le silence de la nature au bruit de la télévision, la marche en pleine conscience à la course…
Bien sûr, comme tout un chacun, je vis dans ce monde et il m’arrive de m’égarer. Mais quand j’entends l’annonce d’Amazon, je me réveille. Je n’ai plus alors qu’un mot à la bouche : ensemble, résistons !