Pour ne plus avoir peur des migrants
article - Dimanche
La campagne électorale l’a encore montré : les leaders populistes aiment surfer sur le thème migratoire. Mais surtout en agitant les peurs. Et si on essayait plutôt de chercher des solutions ? C’est l’objectif du dernier numéro d’En Question, la revue du Centre Avec.
2015 : l’Europe est confrontée à une vague migratoire d’envergure. Venant d’Irak, de Syrie, de Libye et d’ailleurs, plusieurs centaines de milliers de personnes arrivent sur le Vieux Continent. Ils fuient la guerre, la famine, la dictature. Ils s’engouffrent par la Méditerranée, les Balkans. Au prix, parfois, de leur vie.
Inévitablement, l’Union européenne est visée. Au cœur de la crise, elle ne se révèle capable ni de parler d’une seule voix ni de mener une seule politique. Des clivages apparaissent, des camps se distinguent. Tandis que la chancelière allemande Angela Merkel se montre favorable à une politique d’ouverture, des pays tels que la Hongrie, la Pologne ou l’Autriche prônent une « Europe forteresse ». Pendant ce temps, en bord de mer, la Grèce ou l’Italie se sentent abandonnées.
Si les flux migratoires diminuent bientôt, la problématique s’est inscrite à l’agenda politique. Elle est devenue un thème de campagne. Au fil des scrutins, des leaders populistes s’emparent du sujet. Capitalisant sur les peurs, ils les alimentent aussi. Un peu partout, les Viktor Orbán, Matteo Salvini et autres Marine Le Pen ont le vent en poupe. La Belgique – la Flandre plutôt – n’est pas épargnée, comme en témoignent les gros scores du Vlaams Belang et de la N-VA aux dernières élections[…]