Le point de départ de la philosophe Charlotte Luyckx est connu mais sans doute (encore) insuffisamment intégré : la crise écologique que nous traversons n’est pas seulement une crise écologique. Et la réponse à lui apporter ne pourrait se situer sur le seul plan technique. « La crise écologique est une crise de notre culture occidentale globalisée », explique l’auteure. Qui estime que c’est l’ensemble de notre rapport au réel qui doit être interrogé. D’où l’importance de la démarche écophilosophique, dont le but est d’étudier les problèmes communs à l’écologie et à la philosophie.
Si Charlotte Luyckx donne la parole à quelques illustres philosophes, c’est pour éclairer les visions sous-jacentes aux prises de position entourant les débats sur les questions écologiques. C’est aussi une manière de patiemment amener le lecteur vers le cœur de son ouvrage. Dans le quatrième chapitre, l’auteure présente son modèle d’ « écologie intégrale ». Elle essaie alors d’aller au-delà des oppositions (ontologiques, éthiques ou en matière de vision de l’homme) qui marquent classiquement les controverses écologiques. « Le défi consiste à dépasser les polarisations qui entravent l’émergence de solutions », explique Luyckx. « L’écologie intégrale consiste à ce que tout choix politique soit fondé, dans tous les domaines, sur et pour l’écologie ».
Académique, l’ouvrage est ardu, et sans doute ne s’adresse-t-il pas à tous. Mais, à celles et ceux qui regardent la crise sous une seule de ses dimensions, il met en garde contre certaines fausses solutions.
VD