L’afflux de réfugiés de Syrie vers les pays d’Europe, il y a environ un an, a donné une actualité brûlante à un problème qui est pourtant loin d’être nouveau. Ce petit livre de la collection « Que penser de …» vient à point pour aider à comprendre de quoi il s’agit et à se situer face à ce drame en citoyens responsables et en chrétiens. Il se divise en quatre chapitres. « De quoi s’agit-il », tout d’abord : le premier chapitre scrute les notions de refuge et d’asile, rappelle la définition du droit d’asile par la Convention de Genève de 1951 et son extension possible à la « protection subsidiaire », mais il pose aussi la question des personnes qui essaient d’échapper à des conditions de vie désastreuses (économiques, climatiques, etc.). Le second chapitre « Et pratiquement… », éclairé par l’expérience du « Jesuit Refugee Service » belge, décrit les démarches – parcours du combattant – que le candidat réfugié doit accomplir pour trouver place dans le pays d’accueil ou en être définitivement écarté. « Faut-il lever les frontières », interroge le 3e chapitre : c’est une réflexion de fond sur la difficile conciliation entre l’universalité des droits humains et l’incontournable particularité politique des États. La question ne peut être résolue sur un plan uniquement juridique et politique, elle renvoie à l’éthique. C’est sur ce plan que l’Église a son mot à dire : le 4e chapitre a pour titre : « Qu’en pense l’Église ? ». La conclusion est nuancée : elle note utilement que le droit de migrer devrait se coupler avec celui « de non migrer », signifiant par là que le problème des migrations plus ou moins forcées s’inscrit dans celui, universel, de la construction d’un monde juste et solidaire. Un lexique et une bibliographie complètent utilement ce précieux ouvrage.
JMF