En Question n°123 - décembre 2017

#balancetonamalgame

#Metoo. Toi aussi ? Moi aussi. Celle-là aussi ? Oui. Chaque femme a eu son porc, son harceleur, son supérieur hiérarchique libidineux (…). L’affaire Weinstein a libéré la parole, et même, la mémoire. L’occasion d’une purge mondiale d’une souffrance longtemps intériorisée, dans un esprit de sororité. Une première.

Certaines ont balancé un nom. La plupart ont juste exposé des faits. Pour témoigner, pour montrer à quoi ça ressemblait, leur vie.

Et qu’entend-on ? Partout, des hommes qui expriment leur malaise face à ce qu’ils qualifient de délation. Il y en a même qui convoquent les fameuses « heures les plus sombres de notre histoire », les bruits de bottes, la gestapo.
D’un côté les violeurs, les agresseurs (…) et de l’autre les juifs et les résistants. A gauche les coupables, à droite les victimes. Admirez la comparaison.


Gageons que parmi ceux qu’effraie le flot d’anecdotes douloureuses enfin déversé au grand jour, il y en a justement qui doivent sentir souffler le vent de l’hiver.

Employant le champ lexical de la guerre, ils disent craindre ce qu’ils nomment « la guerre des sexes ».

Or, si guerre il y a (et s’il faut absolument se montrer caricatural), elle s’exerce, nous semble-t-il, depuis des millénaires dans le sens contraire.
Les féministes ne cherchent pas le conflit : elles oeuvrent pour la paix. Et pas seulement la leur : pour tous ceux que les inatteignables modèles à atteindre du système patriarcal irritent, heurtent, ou laissent indifférents. Hommes y compris.