En Question n°134 - septembre 2020

Pour en sortir plus heureux

Notre société n’est plus la même. Qu’on le veuille ou non, la pandémie de la Covid qui a touché le monde entier, mais aussi le dérèglement climatique et la perte de biodiversité dont les conséquences vont en s’accroissant, nous forcent à muter profondément. La question aujourd’hui est de savoir si nous acceptons cette situation et tentons d’en tirer des perspectives nouvelles et solidaires, ou si nous ne sommes que des spectateurs subissant cette nouvelle normalité. 

Bruno Cervera – Unsplash

Ces dernières semaines, à la crise Covid s’est ajoutée une nouvelle canicule qui a mis une pression supplémentaire sur des publics déjà en grande difficulté ainsi que sur notre économie – notamment l’agriculture et les métiers qui en découlent. Pour rappel, le dérèglement climatique augmente en fréquence et en intensité, au gré des canicules, des sécheresses, etc.  

Scientifiquement établie, l’appartenance du virus Covid à la catégorie des zoonoses [ndlr : maladies infectieuses transmissibles des animaux à l’homme et réciproquement] nous rappelle combien l’être humain peut détruire notre environnement et provoquer des réactions en chaîne mondiales.  

Si nous nous plaçons du côté de la science, rien de tout cela n’était totalement imprévisible et ils sont nombreux, notamment les scientifiques du climat, à alerter sur le dérèglement global depuis des décennies. Nous avons dès lors la responsabilité collective d’écouter la science et d’anticiper beaucoup plus les phénomènes globaux qui nous touchent. Nous avons également l’obligation sociétale d’y apporter des solutions en misant sur l’intelligence collective, la créativité des uns et les moyens disponibles des autres. Il n’y aura de bonnes réponses que si elles sont inclusives, justes et respectueuses de notre planète. Nous n’avons plus le temps pour une société qui divise ou qui détruit. Et surtout, nous avons des outils, des moyens pour créer autre chose, reconstruire mieux – de la qualité et non de la quantité.  

Nous devons tirer les leçons des catastrophes qui nous touchent. Mais nous pouvons en ressortir plus solidaires et plus heureux.