#avecVous [épisode 03] – Marie, psychologue

C’est un monde que l’on connaît mal. Si nous avons tous déjà mis les pieds dans un hôpital, beaucoup d’entre nous ne sommes jamais entrés dans un hôpital psychiatrique ! Et au fond, de ces lieux, nous n’avons surtout que des idées préconçues. Des préjugés. Nous ignorons ainsi que la majorité des patients n’y font que passer. Quelques heures ou quelques jours. Avant de s’en retourner chez elles. Nous feignons de croire qu’il faut être complètement dingue pour y être hospitalisé. Et espérons ainsi nous convaincre que jamais nous ne subirons ce sort…

Comme les hôpitaux généralistes, les hôpitaux psychiatriques sont sur le pied de guerre. De manière préventive, plusieurs patients ont été invités à rester chez eux – pour éviter la surcharge des services et réduire les risques de contamination. Dès l’apparition d’une moindre toux, les membres du personnel sont tenus de rester chez eux. Logique. Mais cela complique la tâche du personnel en fonction… Quant aux patients atteints du covid-19, ils doivent être maintenus au sein de l’hôpital. Sauf que… les hôpitaux psychiatriques sont moins bien outillés que les généralistes pour gérer ces cas. Leur spécialité, c’est les démences et pas les virus ! Des masques ? Ils n’en ont que le strict minimum.

Angoisse et absentéisme sont donc en hausse au sein de nos hôpitaux psychiatriques. La situation a été récemment dénoncée par Santhea, une fédération patronale d’institutions de soins de santé wallonnes et bruxelloises. « Le degré de civilisation et d’humanisme d’une société se mesure notamment à la manière dont elle prend en charge ses citoyens les plus vulnérables », concluaient-ils alors.

Vincent Delcorps

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