#avecVous [épisode 05] -Irene, journaliste à la radio

En ces moments de confinement obligatoire, nous sommes un certain nombre à bénéficier de conditions de vie telles que nous pouvons nous sentir bien là où nous demeurons. C’est mon cas. Mais si nous voulons être lucides, nous constatons avec Irene que cette situation est privilégiée, elle est loin d’être partagée par tous. La pandémie nous renvoie à la figure nombre d’inégalités. Ne pas les voir, ce serait s’aveugler.

Alors, je me dis qu’il est utile, nécessaire même, de nous ménager un peu de temps pour regarder ces inégalités d’un peu plus près. Et pour nous demander en quoi elles sont préjudiciables, à quoi elles sont dues, comment elles pourraient être contrées.

En ce moment, je m’imagine ces petits appartements, peut-être correctement entretenus, mais où les résidents sont collés les uns aux autres. Lorsque surgissent des tensions, comment les gérer ? En ce temps de confinement, mais aussi en temps ordinaire ? La question est particulièrement cruciale dans les cas – hélas pas si rares – de violences familiales. Comment mettre valablement en œuvre le télétravail instamment préconisé dans les circonstances présentes ? Certains estiment déjà que le télétravail est une formule d’avenir : très bien, mais prenons-nous la peine de réfléchir aux conditions de sa mise en œuvre ?  Les entreprises ajouteront-elles aux appartements privés une pièce « à usage professionnel » ? Et qu’en est-il de la distanciation indispensable entre activité professionnelle et vie personnelle et familiale ? Autre question à réfléchir : quelle place donner à l’importance du « face à face immédiat » par rapport à la vidéo-conférence dont nous avons à reconnaître l’intérêt ?

Bien d’autres situations surgissent, avec les questions qu’elles suscitent. Ainsi, ces taudis qui rappellent combien la politique du logement dit social est à la traine de façon insupportable. Ainsi, l’importance des espaces publics, des biens collectifs… L’importance du système de sécurité sociale dont la pandémie met en évidence combien il est gravement préjudiciable de la traiter comme une variable budgétaire alors qu’elle est un impératif majeur.

De cœur avec celles et ceux qui sont en première ligne dans la lutte contre le Covid-19, il nous revient aussi de concevoir un autre avenir réellement soucieux du bien commun !

Guy Cossée de Maulde

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