Le 25 avril 2018

Le nationalisme est allergique à la modernité

Le nationalisme sévit dans beaucoup de pays. Dans un monde qui se globalise, il est une réaction parfaitement explicable mais irrationnelle, propre à ceux qui regardent l’avenir dans le rétroviseur. Tous les grands défis, tels le climat, la migration, la lutte contre le terrorisme ou la digitalisation requièrent une coopération internationale de plus en plus soutenue de la part des États-nations. Ceux-ci sont trop petits pour les grands problèmes et trop grands pour les petits. La scission de la Belgique, souhaitée par la N-VA et le Vlaams Belang, relève de la « folie de la petitesse » et constituerait un recul de l’histoire.

Alors que la N-VA entend transformer la Belgique en une confédération (comme une espèce d’antichambre de l’indépendance), on ne souligne pas assez que notre pays présente déjà une série de caractéristiques propres à un État confédéral : pas de partis politiques nationaux, un gouvernement fédéral paritairement composé, pas de hiérarchie des normes et pas d’arbitrage efficace des conflits d’intérêts.  

À y regarder de plus près, et avec quelque ironie, on pourrait presque prétendre que les structures constitutionnelles de la Belgique, fruits de tant de compromis, donnent raison à tout le monde : aux fédéralistes, aux confédéralistes, aux monarchistes et même aux républicains (voyez le fonctionnement des Régions). De quoi se plaint-on finalement ? L’art du compromis à la belge mérite tous les prix Nobel de la paix ! Il faut se promener à l’étranger pour s’en rendre compte. Et de constater alors combien plus âpres sont les conflits dans tant de pays où l’on frise parfois la guerre civile.