En Question n°132 - mars 2020

Les pauvres sont nos maîtres !

Couverture de l'épingle

L’affirmation de ce titre, Joseph Wresinski (1917-1988) en était pénétré, lui, le fondateur d’ATD Quart monde (1957). L’ouvrage présente trois approches de la « pensée Wresinski » : historique (J. Tonglet), philosophique (D. Jousset), et d’action (« Repères d’action pour tous », Br. Tardieu). Au fondement de la pensée Wresinski, le vécu de son enfance et l’expérience du vécu des pauvres qui sont des exclus. Au cœur de cette pensée : les plus pauvres sont « révélateurs de l’indivisibilité des droits de l’homme » (J. W., cité p. 35). Alors qu’ils sont souvent estimés sans savoir, ils ont celui de l’expérience vécue de « la réalité de leur condition et de la réalité du monde qui la leur impose ». S’ensuit l’importance du croisement des savoirs et des pratiques, que prône ATD. Il s’agit de faire dialoguer les savoirs : « apprendre les uns des autres en respectant l’autonomie et le dialogue des savoirs de vie, d’action et de théorisation » (p. 180). Il s’agit aussi d’agir en coopération : « toute action contre la misère part du combat déjà mené par les personnes qui s’y confrontent » (p. 181). Autre point fort : l’unification autour des exclus. Pour en finir avec la misère, il importe de « faire alliance » (p. 184). En définitive, la sortie de l’exclusion ne peut être qu’une libération de tous : « pas seulement jusqu’au dernier pauvre, mais jusqu’à libérer les riches, libérer en eux l’humanité commune, l’humanité en plénitude que les plus pauvres ont comme seul bien » (p. 66).

GCdM