En Question n°128 - mars 2019

Les problèmes économiques et financiers

Couverture de l'épingle

Un ouvrage consacré aux problèmes (!) économiques et financiers : à première vue, cela pourrait ne pas attirer le commun des lecteurs. Se détourner trop vite du volume serait pourtant une erreur. Pour (au moins) trois raisons. Tout d’abord parce que l’œuvre a un parfum d’inédit. En proposant ses « considérations pour un discernement éthique sur certains aspects du système économique et financier actuel » (sous-titre du texte), le Vatican intervient pour la première fois sur ces questions d’une manière aussi précise. L’utilité du texte est aussi liée à sa cible. Si le propos, parfois technique, a été rédigé à la demande des travailleurs du système économique et financier, il s’adresse en réalité à un public bien plus large. Tout le monde n’est pas investisseur. Mais, à plus ou moins grande échelle, tout le monde est épargnant ou consommateur. Et, à ce titre, a un rôle à jouer. Enfin, soulignons que ce volume, paru aux Editions jésuites, offre, en complément du texte romain, de précieuses fiches pédagogiques qui en éclairent la compréhension. Et en rendent l’utilisation très pratique.

Sur le fond, l’Église ne remet pas en cause la logique du marché, mais plaide pour un cadre éthique et législatif fort. Elle prône moins la croissance quantitative que le développement de la qualité de vie et l’importance d’un bien-être intégral. Elle pointe les dangers d’une finance qui ne serait pas au service de la production et qui, par la pratique de la spéculation, tendrait à être déconnectée de sa mission.

Le texte interpelle très directement le lecteur. Notamment en rappelant que les marchés vivent grâce à la demande. En achetant, « nous exprimons une éthique en acte et nous sommes appelés à prendre position face à ce qui est concrètement bon ou nuisible pour l’homme », peut-on lire. Le lecteur est ensuite invité à se plonger dans une série de 21 fiches. Consacrées à des thématiques diverses (la finalité de l’impôt, la responsabilité des actionnaires, le rôle du crédit…), elles font le tour de la question, puis posent quelques questions concrètes. Qui peuvent susciter la réflexion personnelle comme le débat en petit groupe.

VD