L’eau : quoi de plus naturel, de plus quotidien, de plus banal ? Et pourtant, si elle est à la base de toute vie, elle est aussi l’objet de bien des questions. Dangereuse ici, raréfiée là-bas… L’eau est-elle encore un bien commun ? Elle est en tout cas une ressource menacée, et à la source de nombreuses inégalités. En bien des endroits, la bataille de l’eau a déjà commencé. Et ses conséquences deviennent de plus en plus perceptibles pour chacun. C’est dans ce contexte que l’ONU a décrété la période 2018-2028 décennie internationale d’action « eau et développement durable ». Dans ce numéro d’En Question, vous découvrirez quelques-uns des enjeux cruciaux tournant autour de l’eau. Vous puiserez aussi quelques bonnes idées pour agir à votre niveau.
Quand les marcheurs ne marcheront plus…
L’hiver n’aura pas refroidi leurs ardeurs. Tous, ils ont défilé pour le climat : les élèves, les étudiants, les parents, leurs enfants, les convaincus, les fêtards, les brosseurs, les gueulards… Ce qui frappe ? Leur nombre, leur régularité, leur pacifisme. Ainsi, sans doute, que la justesse de leur cause. Tout le monde ne l’a-t-elle pas d’ailleurs reconnue ? Au lendemain de chaque marche, les réactions politiques sont presque unanimes : les élus saluent les marcheurs et leur combat. Certains ne manquent pas même de s’en revendiquer. N’y a-t-il pas là un étonnant paradoxe – à moins que ce soit de l’hypocrisie ? Si les élus répondaient vraiment aux attentes des manifestants, ceux-ci ne manifesteraient évidemment plus !
Les politiques sont-ils à la hauteur des enjeux climatiques ? Pour l’heure, non. Et, s’il est aisé de les critiquer, il faut aussi prendre conscience de la difficulté de leur tâche. Ils héritent d’un problème énorme sur lequel leurs prédécesseurs ont volontiers fermé les yeux. Pour lequel les solutions sont à inventer. Et ils ne disposent pas de l’ensemble des compétences pour le résoudre. Surtout, le temps de la Terre n’est pas celui de leurs législatures. Penser le long terme n’est pas (nécessairement) électoralement porteur. D’autant que des mesures peu populaires devraient assurément être prises.
Il est certain que le politique ne peut gouverner sur la seule base de slogans. Et il est évident que la Belgique ne résoudra pas toute seule l’ensemble des problèmes. Mais ces raisons ne peuvent plus justifier l’inaction. Certains osent encore soutenir que, s’il faut prendre des mesures, il faut d’abord tenir compte des impératifs de notre modèle économique. Ce discours-là est devenu inaudible. Voire criminel. L’économie n’est rien d’autre que la « bonne administration des richesses matérielles ». Alors que les richesses deviennent de plus en plus rares, c’est notre mode de fonctionnement qu’il faut revoir. Radicalement. Les marcheurs l’ont compris, et il faut s’en réjouir. Mais espérons aussi que les marcheurs ne marcheront bientôt plus. Ce jour-là, leur message aura vraiment été entendu.
Principes éthiques de la « nouvelle culture de l’eau »
Bien que nous vivions sur la « planète bleue » (ou « planète eau »), un milliard de personnes n’ont toujours pas d’accès garanti à l’eau potable, ce qui entraîne plus de 10.000 morts par jour. Dans ce contexte, il n’est pas exagéré de prétendre que notre planète souffre d’une crise globale… de l’eau ! Une crise qui est souvent caractérisée comme une « crise de la rareté », tout spécialement dans la perspective actuelle du changement climatique.
Protéger la planète bleue : un devoir !
Lorsqu’en 1968 la mission spatiale Apollo 8 a fait le tour de la lune, le monde a retenu son souffle. Pour la première fois, ses habitants ont vu en photo la planète Terre dans son ensemble. Le lever de la Terre depuis la lune marque un contraste étonnant entre, d’un côté, la désolation de la lune et de l’espace et, de l’autre, notre maison commune, la Terre.
La symbolique de l’eau dans les traditions religieuses de l’humanité
Nourricière, indispensable à la vie, légère et lumineuse, pure et pacifiante, l’eau réjouit. Sombre, proche des origines, océane et informe, menaçant de tout dissoudre et de tout engloutir, l’eau inquiète. Elle symbolise tour à tour la vie et la mort. Désirée ou redoutée, rare ou trop abondante, familière sans être banale, trop précieuse pour avoir un prix, elle habite les espoirs et nourrit les craintes de la vie quotidienne […]
Protéger l’eau : que pouvons-nous faire ?
Nous n’avons pas seulement besoin d’eau pour notre consommation directe (boire, cuisiner, se laver…). Indirectement, nous utilisons aussi l’eau qui intervient dans la production de tous les biens et services que nous consommons. Ainsi, la culture et l’élevage nécessitent de grandes quantités d’eau […]
La précarité hydrique en Belgique
On connait la notion de précarité énergétique, mais connait-on celle de précarité hydrique ? La Fondation Roi Baudouin (FRB) a publié une étude sur cette problématique méconnue, et pourtant essentielle dès lors que l’on sait que l’eau est un besoin de base et une condition sine qua non à la dignité humaine. Le droit à un logement décent dépend effectivement de l’accès à une eau de qualité et en quantité suffisante, de même que le droit à la santé […]
Lac d’Annecy : du très pollué au lac urbain le plus pur d’Europe
Depuis des siècles et jusqu’aux années 1950, les communes environnantes du lac d’Annecy jetaient leurs eaux usées et même leurs ordures dans l’eau du lac. Le poisson ne mordait plus aux hameçons, des vases putrides s’accumulaient sur le fond, l’eau était complètement désoxygénée (0,1 milligramme plutôt que la normale de 9 milligrammes par litre). Le lac allait vers une mort certaine […]
Bruxelles, inégale au fil de l’eau
Emotion trouble de se trouver devant cette eau blafarde. L’espace est isolé, à l’écart. Si loin des clameurs de la ville si proche. Lieu quasi unique : l’un des seuls de la capitale où la rivière est visible. Cet Ilot Saint-Géry est assurément lieu d’histoire. Car à l’origine de Bruxelles était la Senne. C’est des profondeurs de ce cours d’eau qu’est née la ville ; c’est lui qui lui donna sa gloire. Il y a plus d’un millénaire, quelques hommes et quelques femmes s’installèrent dans cet environnement marécageux.