En Question n°139 - décembre 2021

Terre en vue ! Plaidoyer pour un pacte social-écologique

Couverture de l'épingle

Après son appel Déclarons l’état d’urgence écologique avec Thibault de La Motte, l’économiste de l’environnement et essayiste Cédric Chevalier revient avec un nouveau plaidoyer pour « réveiller l’optimisme de la volonté et nous encourager à nous engager » dans le combat écologique.

Non désireux de s’attarder sur les « phénomènes de surface » de la crise environnementale et climatique, qui sont déjà largement documentés dans la littérature scientifique, et qui pour beaucoup peuvent être anxiogènes, l’auteur concentre plutôt son propos sur la manière et les moyens de « métamorphoser » notre monde. Il veut mobiliser tous ceux et celles qui veulent « assumer pleinement l’immense responsabilité qui pèse sur nos épaules » autour d’un Pacte social-écologique entre les citoyens, l’État et la nature, s’inspirant notamment de la théorie du Donut (développée par l’économiste d’Oxford Kate Raworth) qui trace un horizon durable situé entre un plancher social pour satisfaire nos besoins fondamentaux et un plafond écologique pour respecter les limites planétaires.

La force principale de ce plaidoyer est de dépasser le fonctionnement en silos, en proposant une approche globale et intégrée de l’écologie. L’auteur veut réunir des courants de pensée qu’il estime voisins – comme l’écologie politique, l’écosocialisme, l’écologie intégrale ou encore la décroissance – autour d’un nouveau contrat social (et naturel). Il voit en outre dans la pandémie actuelle une opportunité de mener cette transition. Il constate en effet « un immense potentiel de dépassement de frontières politiques soi-disant infranchissables, une capacité à nous autolimiter collectivement, que nous pourrions utiliser cette fois afin de mener une vie heureuse et conviviale ».

Cédric Chevalier donne aussi une place importante à la spiritualité, estimant que « nous avons besoin de renouer avec le mystère de l’existence vivante », de retrouver du souffle, grâce à la méditation. L’ouvrage est enrichi par un avant-propos de Sarah Zamoum, organisatrice et activiste pour le climat, une préface d’Esmeralda de Belgique, journaliste et activiste de l’environnement et des droits humains, et une postface de Charlotte Luyckx, philosophe spécialiste de l’écologie.

Simon-Pierre de Montpellier