COP 26 : on s’est mobilisé pour rien ? Pas si vite !
C’était un pari : la Coalition Climat organisait à Bruxelles, le 10 octobre 2021, une nouvelle grande marche citoyenne faisant figure de test. Un peu moins de trois ans après « Claim the Climate », qui avait lancé une vague de mobilisation sans précédent, l’opinion publique restait-elle mobilisée sur la question climatique ? Force est de constater que oui, puisque pas moins de 50.000 personnes ont battu le pavé à l’occasion de cette première grande manifestation post-confinement.
Un mois plus tard, la COP 26 s’achève avec, sans doute, un goût de trop peu. Quelques avancées notables, à commencer par la mention explicite, même si atténuée, du charbon et des énergies fossiles, mais le sentiment que, de négociations en négociations, les sommets internationaux échouent à se montrer à la hauteur de l’enjeu auquel nous faisons face. La déception est légitime.
Et pourtant… Si le chemin parcouru est bien insuffisant, n’oublions pas de célébrer celui-ci. Car, après des décennies d’atermoiements, les mobilisations massives ont permis le début d’un virage inimaginable il y a à peine trois ans. En Belgique, les accords de gouvernement wallon, bruxellois et fédéral comportent des dizaines de mesures concrètes allant dans la bonne direction. La Flandre, c’est vrai, traîne les pieds, mais, bon an, mal an, elle est bien obligée de sortir de son immobilisme. Au niveau européen, un Pacte vert a vu le jour et, surtout, il n’a pas été abandonné face à la crise sanitaire ; mieux, les fonds de reconstruction ont été en bonne partie orientés vers la transition écologique. Et même au niveau mondial, les engagements ont été revus les uns après les autres : si la somme de ceux-ci nous menait, à l’époque de l’Accord de Paris, à un réchauffement de 3,7°C, bien loin du plafond de 1,5°C nécessaire à notre survie, l’Agence internationale de l’énergie l’estime aujourd’hui pour la première fois sous les 2°C. On avance donc. Pas assez vite, mais on avance.
La transition écologique et sociale nécessite de garder la mobilisation vivante, dans la durée. En n’oubliant pas de célébrer nos victoires, insuffisantes mais essentielles ! Garder haute la barre des attentes et célébrer les acquis sont deux faces d’une même et indispensable pièce, celle de l’action citoyenne.