En Question n°124 - mars 2018

Tous des collabos !

L’Histoire est étonnante, elle repasse les plats après en avoir laissé faisander la viande. Pendant les heures sombres de la dernière guerre, les choses semblaient claires : les collabos faisaient le jeu des Allemands et entendaient profiter de la situation ; les résistants se battaient au péril de leur vie et contribuaient à l’effort de guerre.

Pour les Allemands, le résistant était un terroriste. On est toujours le terroriste de quelqu’un, quand on se bat pour des valeurs opposées. Quand les Allemands attrapaient un résistant, ils le traitaient comme un terroriste ; torture et mort. Après la Libération, quand on attrapait un collabo, on le traitait comme un criminel ; procès. Aux résistants survivants, des médailles ou un poste de ministre. Mais ce sont des détails.

Aujourd’hui, le terrorisme transforme notre société et notre perception. Il met en danger nos valeurs. Notre démocratie. Dit-on. Mais c’est notre démocratie qui est malade. C’est nous, et nous d’abord, qui la mettons à mal.

Aujourd’hui, apprend-on via le Net et les déclarations de nos sinistres, les collabos sont ceux qui viennent en aide aux réfugiés. Ceux que les lois internationales votées par nos démocraties après la guerre nous imposent de protéger et d’accueillir. Les résistants sont ceux qui « défendent notre Europe blanche et chrétienne ». Orban soit qui mal y pense. Francken est le chef d’un réseau de résistance et les citoyens de la plateforme de soutien aux réfugiés d’infâmes collabos. Leur page Facebook est le nouveau « Je suis partout ». Comme l’immonde Brasillach à la veille de la Rafle du Vel’ d’Hiv, ils demandent qu’on n’oublie pas les enfants.

La différence ? Quelle différence ? Ah oui, un petit détail : eux, c’est pour sauver ces enfants, avec leurs parents.