» L’amour prend patience ; l’amour rend service ; l’amour ne jalouse pas ; il ne se vante pas, ne se gonfle pas d’orgueil ; il ne fait rien d’inconvenant ; il ne cherche pas son intérêt ; il ne s’emporte pas ; il n’entretient pas de rancune ; il ne se réjouit pas de ce qui est injuste, mais il trouve sa joie dans ce qui est vrai ; il supporte tout, il fait confiance en tout, il espère tout, il endure tout. »
Première lettre aux Corinthiens, chapitre 13, versets 4 à 7.
« Familles dans la société ».
Le titre de ce numéro de la revue En question me suggère deux réflexions que je voudrais souligner. La première concerne le fait que les familles s’insèrent dans la société. Malgré la logique de l’individualisme qui s’invite de plus en plus dans la société, et a fortiori dans nos familles, l’institution familiale reste un pilier central sur lequel repose la société. Dès lors, que peut faire la société pour aider les familles dans leur réalité d’aujourd’hui ? Les trois premiers articles du dossier mettent en lumière des défis nouveaux que les familles sont amenées à relever. Que ce soit par rapport à l’articulation de la famille avec le monde du travail, ou le soutien à donner à un parent âgé dans un contexte où l’espérance de vie a fortement augmenté, ou encore l’impact de la migration sur les relations et les solidarités familiales, les familles méritent d’être soutenues par des politiques qui prennent en compte ces évolutions sociétales.
La deuxième réflexion tient au pluriel du mot familles. On entend souvent que « le tissu familial se défait ». Certes, le modèle traditionnel de la famille (maman, papa et les enfants) n’est plus l’unique configuration familiale. Il faut cependant aller plus loin que ce constat : il n’y a plus la famille, mais des familles. Les formes familiales, dans les sociétés occidentales, se sont diversifiées ces dernières décennies. Ce n’est pas pour autant que le tissu familial est nécessairement défait : les familles se réinventent et de nouveaux tissus familiaux voient le jour. Ce sont des tissus aux teintes variées et colorées et les dessins qui apparaissent sont parfois très originaux ; bien sûr, il arrive que ces nouveaux tissus et que le « faire famille » soient très fragiles – ils n’en portent pas moins une réelle beauté. Comme chrétiens, voyons-nous cette beauté ? Alors que dans quelques jours s’ouvre le Synode sur la famille[1] voulu par le Pape François, notre espérance est qu’il ouvre des chemins de reconnaissance et de valorisation de cette beauté.
Hélas, il arrive aussi que le tissu ressemble à un patchwork décousu et que les situations soient complexes et fort douloureuses. Quelle contribution nouvelle l’Eglise peut-elle apporter pour venir en soutien aux familles en souffrance ? Notre espérance est que le Synode ouvre des voies qui montreraient que l’Eglise se pense et agit comme « un hôpital de campagne après une bataille » plutôt que comme « un poste de douane » (selon les mots du Pape François). Le dernier article du dossier montre, à partir de l’évolution de la relation homme-femme (tant dans la société occidentale que dans la tradition de l’Eglise), qu’il est tout à fait imaginable que l’Eglise ouvre des horizons nouveaux.
[1] Le Synode des évêques consacré aux « défis pastoraux de la famille dans le contexte de l’Evangélisation » qui aura lieu du 5 au 19 octobre 2014.
A ce propos, nous vous conseillons la lecture de la lettre de Mgr Johan Bonny, évêque d’Anvers, dans laquelle il partage ses attentes par rapport au Synode. Disponible en français sur www.kerknet.be/bisdomantwerpen/nieuws_detail.php?ID=349&nieuwsID=125328.
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