« Si un étranger réside avec vous dans votre pays, vous ne le molesterez pas.
L’étranger qui réside avec vous sera pour vous comme un compatriote et tu l’aimeras comme toi-même, car vous avez été étrangers au pays d’Égypte. Je suis Yahvé votre Dieu. »
Le Lévitique 19, 33-34 (livre juridique de la Bible, environ 500 av J.C.)
L'accueil des migrants
Le dossier de ce numéro est consacré à « l’accueil des migrants ». Ce n’est pas pour une occasion particulière, même si on peut rappeler que, cette année (le 19 janvier), a été célébré le centième anniversaire de la « Journée du migrant », instituée en son temps par le pape Benoît XV pour confier à la prière de l’Église Universelle ces hommes et ces femmes que toutes sortes de raisons poussaient à quitter leur pays et à courir les risques de l’exil. L’accueil des migrants est depuis longtemps et reste toujours un problème humain et social de brûlante actualité. Nous avons choisi de l’éclairer par diverses approches. S’appuyant sur de nombreuses données chiffrées, le premier article démonte un certain nombre de préjugés courants que peut résumer celui qui est repris comme titre. Le deuxième, écrit par une militante étroitement impliquée dans les événements, décrit la lutte des Afghans en Belgique pour la reconnaissance de leur droit à une « protection subsidiaire ». Le troisième article décrit l’initiative mise en oeuvre par le J.R.S. (Jesuit Refugee Service) de France pour accueillir les demandeurs d’asile en cours de procédure. Le quatrième enfin nous rappelle que le problème est universel en décrivant la situation particulièrement précaire des travailleuses domestiques migrantes au Liban.
D’une certaine façon, la première communication « Jeunesse et diversité en milieu urbain » pourrait se rattacher au dossier, car la diversité dont il parle est l’effet des flux migratoires successifs qui ont façonné la population bruxelloise. L’article reprend l’exposé d’introduction de la journée « Bouger pour voir, voir pour bouger » organisée le 22 février dernier par la plate-forme « Chrétiens solidaires » et dont nous avons fait mémoire dans notre numéro de mars. La carte de visite présente une des associations rencontrées ce jour-là. Quant à la réflexion sur le respect comme condition indispensable d’une société démocratique harmonieuse, elle n’est pas non plus sans affinité avec cette réalité d’un monde virtuellement sans frontières…
En tête du numéro enfin, l’article d’actualité est un cri d’alarme. Il dénonce le projet de Traité transatlantique de Libre Échange qui, en affranchissant le commerce des biens et des services du contrôle des États, risque d’accroître encore la domination de l’argent.
Ce numéro de notre revue apparaît donc comme un numéro « de combat ». En cette fin de juin, au moment où l’on va partir en vacances, mais au moment aussi où, après les élections, se négocient dans notre pays, aux différents niveaux de pouvoir, les programmes pour les années à venir et où l’Europe de son côté doit prendre des tournants, il est sans doute essentiel de peser les enjeux de notre avenir. Quelle société voulons-nous ? Quel monde voulons-nous ? Un monde où les inégalités se creusent et où les barrières s’élèvent ? Ou un monde où chaque enfant, chaque femme, chaque homme est respecté dans sa dignité, aidé dans sa volonté de vivre, accueilli dans sa richesse propre ? Le choix n’est pas douteux, le chemin est long mais chacune, chacun, nous pouvons faire un petit pas, et si ce numéro d’En Question nous aide un peu à comprendre ce qui se passe et à nous situer, la revue aura rempli sa tâche.
Le Jesuit Refugee Service en France
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