Vous êtes-vous déjà demandé si la manière dont une ville est organisée pouvait avoir une influence sur les rapports humains ? Prenons le cas de Bruxelles, par exemple. L’urbanisme est loin d’y être anodin. Il révèle des choix, des options, des orientations. Il modèle les regards, les perceptions. Il crée des paysages, mais aussi des univers mentaux. Il fige des situations. Enferme des gens dans des quartiers, des communautés.
Ne pourrait-on pas imaginer une ville nouvelle ? Aujourd’hui déjà, des idées sont lancées, des initiatives éclosent. Elles favorisent la rencontre, la diversité. Permettent à leur manière de lutter contre les inégalités. Dans ce dossier d’En Question, nous prenons le temps de découvrir la manière dont fonctionnent nos villes. Et de rêver à des villes nouvelles, plus fraternelles.
Dites-moi où vous habitez…
on nous avait dit que le vivre-ensemble était d’abord une affaire de voile. Ou de burkini. Ainsi que de kasher, de halal, d’abattage rituel, de cours de religion, d’accommodements plus ou moins raisonnables, de crèches de Noël… Évidemment, des enjeux cruciaux se cachent derrière ces éléments.
Dans le dossier de ce numéro, nous découvrons que le vivre-ensemble est plus fondamentalement une question d’espaces. Car si les citoyens du monde ne vivent pas toujours sur la même planète, c’est d’abord parce qu’ils n’habitent pas les mêmes quartiers. C’est parce que, depuis leurs fenêtres, ils ne profitent pas des mêmes vues. N’entendent pas les mêmes bruits. Ne respirent pas le même air. Assurément, celui qui réside dans le « square des milliardaires » de l’avenue Louise est bien différent de celui qui zone dans un squat molenbeekois. Ces deux personnes n’auront pas la même perception du réel. Ni les mêmes perspectives d’avenir.
Il est manifeste que le lieu de vie nous façonne et nous conditionne. Le Baromètre social 2018 de Bruxelles nous apprend que la proportion de jeunes ayant bénéficié d’au moins une prestation d’orthodontie entre 2010 et 2016 est de 58% à Woluwe-Saint-Pierre, et de 29% à Molenbeek-Saint-Jean. Difficile de croire que vivre à Molenbeek épargnerait les dents ! C’est évidemment la pauvreté qui empêche de prendre soin d’elles. Et la pauvreté est située. Géographiquement.
Que faire ? Reconnaissons tout d’abord que si nous venons de Woluwe plus que de Molenbeek, c’est là un privilège. Mais aussi une responsabilité. Nous devons nous déplacer. Physiquement : oser la rencontre, visiter de nouveaux quartiers. Et mentalement : élargir nos horizons, nous décentrer de nos points de vus trop souvent arrêtés. Mais nous devons aussi agir collectivement. Car la ségrégation socio-spatiale est une question politique qu’avec bien des armes – la fiscalité, l’emploi, le logement, l’environnement… –, il convient de combattre. C’est aussi ainsi que patiemment, nous pourrons construire des villes moins fracturées. Et plus agréables. Pour chacun.
Riches et pauvres dans l’espace bruxellois
Le contraste profond entre ville et campagne s’explique par les activités économiques et leur lien avec l’espace. La campagne est marquée par l’agriculture, la ville par l’industrie et les services. L’agriculture travaille la terre et l’essentiel du travail de l’agriculteur implique des déplacements pour couvrir la surface de ses terres[…]
La Maison des Femmes
La Maison des Femmes est un service de l’asbl MOVE (Molenbeek Vivre Ensemble), anciennement Lutte contre l’Exclusion Sociale à Molenbeek. Forte d’une vision sociétale inclusive et participative, l’asbl organise, défend et encourage la citoyenneté, l’ouverture et la mixité, la prévention sociale, l’équité et les dialogues sous toutes leurs formes à Molenbeek[…]
Itinéraires urbains & diversités culturelles
Ancienne capitale d’une principauté ecclésiastique et site de révolutions démocratiques, la ville millénaire de Liège a traversé au XIXe siècle une croissance économique remarquable due à l’expansion de l’industrie charbonnière et au développement de l’armurerie et du travail du verre[…]
AlterBrussels
Se promener dans sa propre ville, en franchir les frontières invisibles et pourtant bien réelles, se perdre, lever le nez, marcher pour aller à la rencontre de cet autre Bruxelles – le Bruxelles des autres. En effet, ne dit-on pas « franchir le canal » comme s’il s’agissait du Rubicon ?
Quand Bruxelles se révèle le long de la ligne 27
Il est 9h, et la gare grouille de monde. Des touristes, des fonctionnaires, des employés, des hommes d’affaires… Allant dans tous les sens, suivant chacun sa voie. Les mondes se mêlent. Bienvenue à la Gare du Midi, la troisième gare la plus fréquentée du Royaume[…]
Les Visites de mon Voisin
La ville, c’est l’objet politique par excellence, c’est un lieu façonné par des décisions, des modèles, des migrations[…]
Le contrat de quartier, l’outil anti-inégalités ?
En 2019, le dispositif des contrats de quartier a fêté ses 25 ans d’existence. C’est l’occasion de revenir sur une initiative qui a apporté son lot de merveilles en permettant de redynamiser et de revitaliser d’anciens quartiers bruxellois[…]
Atelier de recherche et d’action urbaines
L’Atelier de Recherche et d’Action Urbaines a fêté ses 50 ans le 9 mai 2019. Issu du mouvement contestataire de mai 68, l’ARAU est fondé en 1969 par des Bruxellois qui revendiquent le droit à la ville[…]
Des villes plus humaines, une priorité pour l’action publique
54% de la population mondiale habite actuellement en milieu urbain. Ce taux pourrait grimper à 66% d’ici 2050. Habiter en ville s’accompagne souvent d’un sentiment de solitude élevé. 70% des citadins en souffrent. L’urbanisation nous permet donc de vivre plus nombreux au sein du même endroit, mais plus seuls… Quel paradoxe ! […]
